Mr Patakis
Mr Patakis

LE PORTRAIT DU MOIS

Monsieur Henri PATAKIS. RÉSIDENCE LES CERISIERS À BOBIGNY -93-

 

Il marche à grand pas, malgré ses 87 ans, saluant par leur prénom chaque jeune qu’il croise, petits et grands de la cité. Il les connaît tous, s’est occupé de chacun d’entre eux, Monsieur Henri Patakis.

Fidèle à la ville de Bobigny depuis 1957, il s’est investit dans la vie de sa cité dès le début en 1970, a participé à la création de « l’Amicale » en 1972 pour en devenir le président depuis 1983.

Il s’est toujours occupé des autres, des enfants surtout, « de TOUS les enfants » vous déclare t-il en vous regardant droit dans les yeux. Ancien animateur et directeur de colonies il s’était aussi investi dans le SPAT (Service de Préparation Au Travail), et avant de s’installer à Bobigny, il aidait déjà une soixantaine de familles à Houilles (78) : « Je les connaissais tous, les enfants, les familles, leur souci, je les écoutais, ils avaient besoin d’être écouté. J’ai fait ça toute ma vie, aider les autres. Ma foi, sûrement … ».

Et quand on lui demande pourquoi, il répond « j’ai besoin d’être aimé ».

Aujourd’hui, c’est Lakhdar (21 ans), Sulimen (19 ans), Billel et Sofiane (16 ans) qu’il a formé, qui prennent la relève. Ils ont fondé l’association la JVAC (Joie de Vivre Aux Cerisiers) afin d’encadrer les plus petits pour « qu’ils ne prennent pas un mauvais chemin », et pour embellir la cité. Lakhdar a eu l’idée de planter des arbres, des cerisiers évidemment, approuvé immédiatement par Monsieur Patakis et les jeunes de l’association. Et la résidence des cerisiers a vu à l’automne 2012, une quinzaine de filles et garçons , de 10 à 21 ans, plantant avec enthousiasme cerisiers, pêchers, framboisiers, groseillers, tulipes, narcisses, rhododendrons pour que « leur cité prenne des couleurs … ».

« Vous savez » me dit Monsieur Patakis, je suis en colère contre les médias qui ne parle de nous (Le 93 !) que lorsque ça ne va pas. L’an dernier, il y avait dans une tour de 19 étages dans une cité voisine, les 2 ascenseurs en panne en même temps. CES jeunes, pendant deux mois, ont été chaque week-end à 8 heures du matin faire les courses pour les personnes âgées et les leur apporter! Ils ont tricoté des couvertures pour les plus démunis. Mais ça, on en parle pas dans les médias, on en parle pas … ».

Monsieur Patakis les regarde fièrement.

Il passe le relais tout doucement, tout doucement.

« M’arrêter ? Je ne peux pas … »

                                                          Valérie Graça

Lire article sur les plantations aux cerisiers dans la newsletter n°1.